Bravant le mauvais temps, quelque 300 personnes, selon les organisateurs, ont participé le samedi 4 décembre à la marche contre le projet de construction de Bouygues Immobilier sur le terrain Mariena à Cambo. Partie à 10 heures du site qui fait polémique, la manifestation, organisée par le groupe d’opposition municipale kanboar Nahi Dugun Herria, a rejoint l’hôtel de Ville de Cambo.

Dans le même temps, l’Office 64 et Bouygues Immobilier contactaient la rédaction de MEDIABASK en réaction à un article sur le sujet paru le 1er décembre. « Le terrain de Mariena n’est pas une terre agricole, il figure au PLU de Cambo comme terrain constructible depuis au moins 2010 » précisent-ils. « Le projet immobilier n’est pas uniquement porté par Bouygues Immobilier, mais est un projet commun avec l’Office 64 de l’habitat, acteur majeur du logement social en Pyrénées-Atlantiques. Ainsi sur les 94 logements prévus, 49 seront des logements sociaux de l’Office 64 et 45 seront en accession à la propriété destinés en grande majorité à des acheteurs locaux. En effet à ce jour, 75% des acquéreurs des logements en accession à la propriété sont originaires des Pyrénées-Atlantiques et des Landes pour en faire leur résidence principale ».

Répondre au besoin de logements

Le promoteur et l’opérateur social ajoutent que « Bouygues Immobilier n’est pas « passé en force », mais a « simplement déposé un permis de construire en cotitularité avec l’Office 64 pour un projet avalisé par la mairie, avec comme finalité de veiller à une mixité de produits et répondre ainsi aux besoins de logements sur ce territoire ». Ils notent enfin que « même si ce projet fait aujourd’hui l’objet d’un recours contentieux en cours d’examen, il n’en demeure pas moins qu’il a été mené en concertation avec les services de la commune et dans le respect du zonage du PLU ».

Une terre exploitée

« Sur le zonage en effet, le terrain figure comme constructible. Mais dans la réalité, c’est une terre qui actuellement est exploitée » réagit à cela l’élue d’opposition Argitxu Hiriart-Urruty, qui par ailleurs ne conteste pas le fait qu’il y ait un besoin de logements sociaux. « Pour nous, c’est un alibi. Si la mairie avait voulu réaliser des logements sociaux, elle aurait pu le faire depuis très longtemps, notamment sur un autre terrain de 1,4 hectare, qu’elle a depuis vendu à un opérateur privé. C’est sûr qu’Office 64 a un partenariat avec eux, mais aujourd’hui, c’est clairement un alibi pour faire plaisir à l’acheteur Bouygues qui a un appétit féroce. Quand les promoteurs achètent, c’est pour que ce soit fructueux pour eux » estime-t-elle.