Skip to content

Marienia, que le meilleur gagne

À l’heure où la prise de conscience du dérèglement climatique est plus que jamais pressante, le projet Marienia à Cambo oppose toujours très concrètement deux camps. Retour sur une année riche en rebondissements.

Pendant deux heures, les opposants au projet de Marienia ont manifesté leur incompréhension face au refus de dialogue du maire. (Guillaume FAUVEAU)

Ils ne lâcheront rien. Un projet « archaïque » pour une lutte qui semble infinie. Les collectifs de défense des terres de Marienia se sont engagés à se mobiliser jusqu’à l’arrêt complet du projet immobilier, mené par le promoteur Bouygues immobilier et la municipalité kanboar. Malgré les obstacles répétés, les militants ne désespèrent pas et leur masse s’accroît.

Le 25 mai dernier le Cade, le réseau OSTIA, ELB et ELB jeunes, Lurzaindia et Nahi Dugun Herria signaient une déclaration pour réaffirmer leur détermination à empêcher que les 3,7 hectares de terres agricoles du plateau ne soient artificialisés en vue d’y construire des logements. Depuis, près de treize signataires dont les syndicats LAB et Solidaires, les collectifs Alda et Bizi! ainsi que le collectif transféministe Sutan ont rejoint le mouvement.

Comment être exhaustif quand on compte le nombre de mobilisations, conseils municipaux entravés et décisions de justice qui ont marqué l’avancée du dossier Marienia ? Tous espéraient beaucoup de cette délibération, elle fut très « décevante ». En octobre dernier, la cour d’appel administrative de Bordeaux a validé le plan local d’urbanisme (PLU) de Cambo, confirmant la constructibilité du plateau de Marienia. Le permis de construire du programme immobilier, validé par le tribunal administratif de Pau, reste entre les mains de la haute juridiction bordelaise.

Le Cade tentera de faire invalider cette décision auprès de la Cour de cassation. En attendant, les opposants au projet réclament que l’Agglo s’empare du dossier, celle-ci détenant les compétences pour statuer sur le plan local d’urbanisme de la commune. Jean-René Etchegaray s’est verbalement engagé au dernier conseil communautaire de l’institution à faire de ce débat une réalité.

Outre ces décisions judiciaires de funeste présage pour l’avenir des terres agricoles de Marienia, « la bousculade de Cambo » demeure un évènement politique majeur qui a permis au maire de Cambo, Christian Devèze, principal responsable dans l’engagement de cette crise, d’éluder la problématique de fond qui règne à Marienia. S’en est suivi l’émergence d’un discours prorépublicain, arguant en faveur des « élus victimes de violence » et empêchés par des comportements qualifiés d’extrêmes.

Trois militants soupçonnés d’être impliqués dans la chute de l’édile lors du conseil municipal du 10 avril ont été arrêtés puis libérés en octobre dernier. Leur procès aura lieu le 11 février, au tribunal de Bayonne. Quatre militants doivent encore comparaître devant la cour d’appel de Pau pour avoir versé de la paille et de la terre sur la maquette du programme dans les locaux de Bouygues immobilier en 2022.