Le hasard du calendrier nous réserve parfois de cyniques surprises. En ce premier jour de septembre on pouvait lire un article sur l’approche de la date anniversaire de la 4ième année de la déclaration d’ETA annonçant la fin de la lutte armée et la confirmation qu’une réunion s’était tenue à Paris le 8 juillet afin d’étudier la possibilité du rapprochement des prisonnier-es politiques basques.
Le lendemain, 2 septembre Mme Taubira et M Catala ministres de la justice française et espagnole se réunissaient à Paris sur le même sujet. A l’issue de la rencontre au cours d’une conférence commune Mme Taubira réaffirme sa position : rapprochement des prisonnier-es basques, au cas par cas, pour des raisons humanitaires. Catala confirme sa détermination à appliquer la politique
pénitentiaire de son gouvernement.
A Kanbo, ce même 2 septembre nous étions nombreux/ses à attendre le rendu du jugement de la deuxième demande de liberté conditionnelle de Lorentxa Beyrie. 14 années d’incarcération déjà accomplies, un « nouveau » contexte politique, toutes les garanties demandées pour une mise en liberté conditionnelle, nous nous sommes pris à espérer. Même si notre confiance en ceux et celles qui vivent de la politique est relative. Ce pouvait être une occasion pour Mme Taubira de se démarquer pour une fois de son homologue espagnol etde passer des paroles aux actes. Occasion manquée !
La notification de refus valide le projet de » réinsertion » de Lorentxa (obligation d’avoir un logement et un emploi) mais ne tient aucun compte:
– ni des 14 années d’emprisonnement, pour les juges la demande est »prématurée », Lorentxa est pourtant conditionnable depuis 2011.
– ni de la déclaration d’AIETE suivie de celle de l’ETA qui annonçait la fin des actions armées, » le risque de récidive est réel ».
Que Lorentxa envisage d’accepter des mesures de libérations conditionnelles très contraignantes et loin de sa famille ne suffit pas : elle doit se repentir !
Mais se repentir de quoi! Le repentir pour la liberté…Qui peut-être libre en acceptant cela ?
Lorentxa fait appel de ce jugement.
Nous avions déjà récemment, reçu une lettre, informant Lorentxa qu’elle avait été transférée à Roanne (à 700 kms de Kanbo) afin de la rapprocher de sa famille et de ses proches !! 8 heures de trajet, qu’on ne peut raisonnablement faire qu’en voiture. Chaque fin de semaine, 16 heures d’angoisse devant le téléphone à attendre l’appel qui nous informera que le voyage s’est bien terminé.
Nous savons bien que pour punir ou pour libérer les prisonniers politiques basques les décisions ne sont pas juridiques, elles sont politiques. Nos prisonniers sont des prisonniers politiques. Par ce communiqué, dans cette période où le Pays Basque cherche à passer d’un temps de souffrance à un temps de paix, le comité de soutien à Lorentxa souhaite dénoncer la violence et l’acharnement de la justice et de l’état français.
Nous lançons un appel à la mobilisation : Presoak etxerat.