« Nous voulons montrer que nous sommes mobilisés plus que jamais pour la défense de ces terres. » Le collectif Marienia Ez Hunki appelle à une manifestation, samedi 23 avril, à 15 heures, devant la mairie de Cambo. Ce n’est pas le premier rassemblement organisé pour dénoncer un projet immobilier en cours sur près de quatre hectares de terres à Marienia, qui verra la construction de 94 logements, dont 49 seront des logements sociaux de l’Office 64, et 45 seront en accession à la propriété.

« Ces terrains sont des terres planes à haute valeur agricole. On peut y faire du maraichage, pousser des légumineuses. Ils peuvent servir de pacage. D’ailleurs, un paysan y met actuellement ses brebis », explique Argitxu Hiriart-Urruty, du groupe d’opposition municipal Nahi Dugun Herria. Le collectif avait lancé une pétition, aujourd’hui signée par plus de 2800 personnes, demandant l’arrêt d’un projet « d’un autre temps », sur ces terrains rendus constructibles par le PLU (plan local d’urbanisme) de Cambo.

« Aujourd’hui, il y a une remise en question de ce projet. Dix élus de la majorité ont adressé au maire un courrier lui demandant de le stopper. On note une prise de conscience nette des élus, sur tout le territoire, pour la préservation des terres agricoles face aux intérêts privés. On est quasiment certains qu’aujourd’hui, trois ans après, ce PLU n’aurait pas été voté en l’état », rappelle l’élue.

Un recours au tribunal

Le Cade, Nahi Dugun Herria et Lurzaindia avaient déposé un recours au tribunal administratif, appuyé par deux recours de particuliers. Le retour est toujours en attente. « On espère l’avoir pour le second semestre. » Un permis de construire déposé par Bouygues immobilier a également été dénoncé. « Ce n’est pas un permis conforme au règlement du PLU, bien que validé et accepté par la mairie de Cambo. La mairie a décidé de demander à l’Agglo de modifier le règlement du PLU. Avec l’aide de Lurzaindia et de la population, nous avons alerté les élus du conseil exécutif de l’Agglo pour stopper cette manigance. Ils ont décidé de ne pas modifier le règlement du PLU, de ne pas accéder à cette demande. J’espère qu’on peut le voir comme un signe positif envers notre combat. »

La manifestation du 23 avril souhaitera appuyer ce projet déjà pointé du doigt. « Nous sommes déterminés à nous battre, et soutenus par le monde paysan, le Cade, la société civile, Bizi et les gaztetxe. » Une action qui n’est pas de tout repos. « Notre combat gène, nous dérangeons beaucoup. Toutes les banderoles et affiches que nous mettons pour notre manifestation sont enlevées systématiquement. La liberté d’expression est bafouée à Cambo. » Mais les opposants au projet n’entendent rien lâcher. « Après Arbonne, le combat se concentre sur Cambo. »